Love etc.

Love etc.

She's a man eater

   

She’s a man eater

 

Au menu, des hommes, jeunes, moins jeunes, grands, moins grands, plus ou moins bons amants.

 

- Quand je serai grande, j’serai maîtresse…

- Maîtresse d’école ?

- Non. Maîtresse. Tout court.

 

Après quoi tu cours ma pauvre fille…

Fille de joie. Amour joyeux, c’est mieux. Pas de prise de tête.

Etre prise. Se donner. Sans retenue. Les retenues, c’est à l’école. Quand on a des mauvaises notes ou bien qu’on n’a pas été sage.

Et à l’école de la chair ? L’indiscipline chasse le spleen.

Angoisse de mort versus pulsion de vie.

 

Envie de lui. Une odeur, une voix, un sourire, des mains. Pied. Succion…

 

- Allo. Je vous appelle au sujet de votre annonce. Vous recherchez je crois des modèles…

 

Petite fille modèle devenue grande se retrouve dans une rue. Rendez-vous avec un peintre amateur. Mateur à ses heures.

 

- Installez-vous… Là, sur le divan. Mettez-vous à l’aise.

 

A moitié nue, allongée, alanguie. Au début, prise au dépourvue. On ressent quoi quand on se retrouve en dessous sur le canapé d’un parfait inconnu ? Etrange. Curieuse sensation. Pas désagréable.

 

Allez, un peu de cran ma belle. L’envie de s’exposer totalement au regard indiscret prend le dessus. Lingerie fine qui s’ôte lentement. Sa respiration s’est accélérée on dirait. Il est assis. Il dessine d’une main ce qu’il a à portée de yeux. Son autre main est occupée. Sous la table…

 

- Tourne-toi vers moi. Cambre-toi davantage. Montre-moi cette courbe-là de ton corps. Excitant d’entrevoir à quel point tu es toi-même excitée par la situation…

 

Il se lève, vient vers elle. Le modèle se demande. La suite ? Ensuite ? Il lui propose d’expérimenter une sensation qu’elle ne connaît pas. Podosuccion. Pas désagréable.

 

Les mains courent sur son corps. Frôlements. Elle n’attend qu’une chose. Que sa main vienne se ficher entre ses cuisses. Elle s’en fiche si cet homme ne l’attire pas. De voir quel effet elle lui fait est bien assez.

 

Il la prend par la main, la conduit à sa chambre. Lumière crue. Gros plan sur un sexe dressé. Rien à faire, quand pas d’attirance mutuelle, les corps tâtonnent. Aux mouvements fluides se substituent des automatismes.

 

Elle se donne l’impression de se prostituer. Schisme. La tête. Le corps. Elle se laisse faire. Comme une poupée. Pas dégonflée. Elle a du cran quand même. Elle aurait pu tomber sur un pervers. Juste un fétichiste. Des pieds. Pas sûr qu’elle le prenne le sien. Peu importe.

 

La séance a dérapé.

 

Il n’y aura d’elle sur le papier que les contours de son corps à peine ébauchés. Torse plat. Et ses seins alors ? Il s’est contenté de les caresser. La coucher dans son lit plutôt que sur une feuille.

 

Arrêt sur image d’une jeune femme qui s’effeuille.

Qui se laisse fouiller.

Du regard.

Puis du bout des doigts.

Goûtée du bout des lèvres. A pleine bouche, cela aurait été plus affolant.

 

Entrée crudités.

Non. Pas de mots crus. C’est vulgaire. Le désir est beaucoup plus subtil. Très volatile.

 

Il ne la fera pas jouir.

Elle prendra du plaisir.

Elle lui en a donnera ? Apparemment.

 

Il la rappellera. Pour une autre séance de pose.

 

Pause.

 

La suite, un autre soir.

Là, ce n’était qu’un aperçu du menu.

 

Et il n’a encore rien vu…



09/05/2011
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